Payal Ahuja : les compétences en communication orale se cultivent dans le cadre familial

Que ce soit au travail ou à la maison, pour Payal Mukhi Ahuja, partenaire de Smile Train, tout tourne autour de la famille.

Orthophoniste et audiologiste, Payal vit à Lucknow, en Inde, avec son mari, leur enfant de sept ans, ses beaux-parents, son beau-frère, sa belle-sœur, ainsi que ses nièces et neveux. Vivre avec sa famille élargie peut sembler chaotique, mais pour Payal, c’est une véritable bénédiction.

« C’est une véritable chance », dit-elle. « Un appui familial solide permet de bénéficier de beaucoup de soutien et de réaliser énormément de choses. »

Le soutien mutuel, c’est l’essence même de la famille. C’est pourquoi, chaque matin, lorsqu’elle quitte sa maison pour se rendre à l’hôpital Vivekananda, partenaire de Smile Train, elle a l’impression de passer d’une grande famille aimante à une autre.

Sans orthophonie spécialisée, la plupart des enfants nés avec une fente rencontreront des difficultés à s’exprimer clairement, même après une chirurgie. Aider ces jeunes patients à parler avec clarté et confiance est la passion de Payal. Forte de nombreuses années d’études et de plusieurs formations menées par Smile Train, elle s’est imposée comme l’une des principales orthophonistes spécialisées dans les fentes en Inde. Pourtant, la compétence la plus précieuse dans son parcours ne lui vient pas de l’école, mais de la maison : l’art d’écouter.

« Il ne faut pas forcément d’outils ou de logiciels. En écoutant simplement le patient, on peut généralement cerner ses besoins », explique-t-elle. Elle ajoute : « Au début, j’avais beaucoup de difficulté à repérer les erreurs de prononciation chez mes patients. Mais à force d’écouter régulièrement un grand nombre d’échantillons de voix, cela devient beaucoup plus facile. »

Écouter quelqu’un, c’est entrer en relation avec lui. Lorsqu’il s’agit d’enfants, cela implique aussi de créer un lien de confiance avec leurs parents. Idéalement, Payal forme les parents à repérer et corriger les erreurs de langage chez l’enfant, même avant que celui-ci ne commence à parler. Cela permet de repérer certaines erreurs avant qu’elles ne deviennent des habitudes ancrées après la chirurgie et d’éviter ainsi des années d’orthophonie plus tard.

En accompagnant des centaines de patients, Payal a découvert une autre raison, à laquelle elle ne s’attendait pas, qui montre à quel point il est essentiel de créer un lien avec les parents.

Lucknow se trouve dans l’Uttar Pradesh, l’état le plus peuplé de l’Inde, avec 241 millions d’habitants, des dizaines de langues et une multitude de dialectes locaux. Même après plus de dix ans de pratique, Payal n’est pas toujours certaine de savoir si ce qu’elle entend dans le langage d’un patient est une caractéristique linguistique ou une erreur.

C’est uniquement en écoutant attentivement les familles que Payal peut s’assurer d’aider l’enfant à développer une bonne communication tout en préservant son héritage linguistique unique.

« Parfois, c’est assez amusant, car je pense que l’enfant fait une erreur, puis en discutant avec les parents, je réalise que c’est simplement une façon de parler propre à leur famille. »

La possibilité de tisser des liens à long terme est au cœur du modèle local de Smile Train et c’est aussi ce que Payal préfère dans son travail.

« Je rencontre certains enfants tout juste après leur chirurgie, parfois dès l’âge de neuf mois et je les accompagne souvent jusqu’à l’âge adulte. Les voir passer de l’état non verbal à leurs premiers mots, puis d’erreurs de prononciation à une communication claire, c’est une récompense immense », confie-t-elle.

« Il s’agit de vraiment connaître l’enfant. Avec le temps, il vous accorde une grande confiance, car il vous connaît depuis tout petit. Ainsi, même lorsqu’on introduit de nouvelles techniques ou évaluations, il reste à l’aise et motivé. Lorsqu’il vous voit, il vous reconnaît comme une personne avec qui il va parler, jouer. Ces moments sont d’une grande richesse et confirment qu’il est sur la bonne voie. »

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, nous avons demandé à Payal son conseil aux filles et jeunes femmes qui souhaitent, elles aussi, faire une différence et semer des sourires comme elle le fait chaque jour. Nous partageons sa réponse dans son intégralité, car c’est un message que tout le monde mérite d’entendre : femmes, hommes, filles et garçons.

Les femmes sont des leaders. Ne pensez jamais que quelque chose n’est pas fait pour vous. Si vous y pensez, c’est que vous pouvez l’accomplir. Il ne faut jamais penser le contraire et cette pensée ne devrait même pas vous traverser l’esprit. Je crois que les femmes, aujourd’hui, ont la force et la détermination nécessaires pour réaliser ce qu’elles ont en tête. Alors, foncez, ne vous sous-estimez jamais et accomplissez votre mission.